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anastasia beschi

Vous n’avez jamais choisi votre addiction — elle vous a vu avant vous-même

Dépendance ou attachement ? Ce que la psychooptique voit que la psychanalyse ne dit pas

En psychanalyse, l'on parle d'attachement. L’enfant s’attache à sa mère, au visage, au ton de la voix, au rythme des soins. Ces liens précoces — ou leur absence — sont censés structurer le développement émotionnel et relationnel. Mais pour la psychooptique, ce que l’on appelle « lien affectif » n’est pas la racine : c’est déjà une conséquence. Ce qui précède, ce qui fonde, c’est la dépendance au niveau le plus brut : la survie.

Avant tout affect, il y a besoin. Avant tout lien, il y a ressource. L’enfant humain, au contraire de nombreux animaux, ne peut survivre seul. Il est biologiquement, structurellement, dépendant. Il ne peut ni se nourrir, ni se mouvoir, ni même réguler son propre corps sans aide. Cette dépendance première n’est pas psychologique : elle est vitale. Et c’est là que se forme la première structure optique de la conscience.

La psychooptique affirme que la conscience n’est pas un centre de traitement, mais un instrument de focalisation. Et ce qui focalise en premier, c’est le point d’accès à la ressource. Le sein, la main, le visage nourricier deviennent les premiers pôles de concentration attentionnelle. Non pas par amour, non pas par lien, mais par nécessité. L’enfant regarde ce qui lui permet de rester en vie. Et ce regard inscrit déjà une logique : ce qui me maintient en vie, je dois m’y accrocher. La dépendance n’est pas une dérive de l’attachement — elle est son socle.
Ainsi, ce que la psychanalyse appelle « attachement sécure » peut être relu, en psychooptique, comme une stabilisation précoce du regard sur une source unique. Le confort, la tendresse, l’amour : tout cela peut exister. Mais ils viennent se poser sur un fond bien plus archaïque — la nécessité de survivre à travers l’autre. L’autre n’est pas d’abord un sujet relationnel : il est un vecteur de ressource.

Ce modèle optique se complexifie avec le temps. Ce n’est plus seulement la nourriture : ce sont les soins, la validation, la présence, le langage. Mais la structure reste la même : la conscience apprend à orienter son focus vers ce qui permet de rester intégré, nourri, reconnu. Et ce focus devient, avec le temps, automatique. Plus tard, ce n’est plus la mère, mais le professeur, le groupe, le partenaire, l’idée, le système. La dépendance primitive s’est déplacée, mais son architecture est intacte.

Là où la psychanalyse parle de carences, de types d’attachement, de conflits internes, la psychooptique lit des scripts optiques préinstallés. Des zones de regard obligatoires, autour desquelles la conscience se structure. Un sujet dépendant ne souffre pas d’un déficit affectif — il est enfermé dans un cône visuel qui ne lui laisse pas d’alternative. Il regarde là où la survie fut un jour garantie. Et ce regard persiste, même quand la ressource devient toxique, inaccessible ou absurde.

Le cœur du problème n’est donc pas émotionnel. Il est optique. C’est une question de fixation archaïque du focus. Et tant que cette fixation ne peut être déplacée, le sujet restera prisonnier de son propre angle — répétant, cherchant, réclamant. Non pas par désir, mais par ancien réflexe de survie.
Ainsi, la dépendance ne s’oppose pas à l’attachement. Elle le précède. Elle le fonde. Et parfois, elle le parasite. Car quand la ressource devient rare ou instable, c’est toute la structure du regard qui s’effondre. Et dans cet effondrement, le sujet n’a plus d’accès à l’alternative. Il ne sait plus voir autrement.

La sortie n’est pas dans l’analyse du lien, mais dans le réapprentissage du mouvement du regard. Voir autrement, ce n’est pas aimer différemment : c’est survivre sans la béquille initiale. Et cela, pour la conscience humaine, est peut-être le plus grand des sevrages.

Avant l’émotion, la survie : la dépendance comme architecture originelle

Bien avant que naissent les émotions complexes, bien avant que se forment les récits du moi, la conscience humaine s’oriente vers ce qui permet de survivre. Non pas en termes abstraits, mais concrets : chaleur, nourriture, sécurité physique, approbation sociale minimale. C’est sur ce socle que se construit le regard. Et ce regard, pour la psychooptique, n’est jamais neutre : il est dirigé.
Ce que l’on prend plus tard pour de l’émotion (attirance, amour, loyauté, goût, volonté) est souvent la continuation — plus ou moins esthétique — de cette première orientation optique vers la ressource. Dans les sociétés traditionnelles, les mariages ne se faisaient pas au nom de l'amour, mais selon la logique des classes, des castes, des lignées et des terres. Ce n'était pas une question de sentiments, mais d'équilibre des ressources. L’idée biblique de « semblable à soi » renvoie aussi à une forme de compatibilité vitale, non pas romantique.

Là où la psychanalyse décèle un lien affectif ou une nécessité d’attachement, la psychooptique voit une architecture invisible de dépendances adaptées. Ce n'est pas un sentiment, mais un protocole biologique. Le regard apprend à se poser là où ça nourrit, où ça valide, où ça réassure. Tout le reste est flou, voire invisible.
Ce point d’accroche initial devient la base de ce que nous appelons plus tard « goûts », « valeurs », « personnalité ». Mais en vérité, la plupart de nos choix ne sont pas des choix : ce sont des prolongements conditionnés d’un premier réglage de l’optique de survie. C’est pourquoi certaines dépendances paraissent étranges ou irrationnelles : elles obéissent à une logique plus ancienne que le langage.
Et lorsqu'un individu, par exemple, dit : « C'est très difficile d'arrêter de fumer », il ne fait pas que décrire un ressenti. Il prononce un script perceptif. Il entre dans un rôle que la société valide. Ce « très difficile », répété, modèle le regard. Et ce regard modèle l’expérience. On finit par confirmer l’hypothèse, par confort. Par prévisibilité. Parce que l’optique humaine se régule mieux dans un monde prédictible que dans une liberté pure.

Ce paradoxe devient encore plus flagrant si l’on observe le tabac dans la sphère publique. On affiche des images de poumons noirs sur les paquets de cigarettes, tout en multipliant les bureaux de tabac à chaque coin de rue. On dit « arrête », mais on donne à voir partout. Et dans ce double message, c’est le regard qui est piégé. Le tabac, en psychooptique, ne t'attend pas. Il t’a déjà vu. Il fait partie de ton champ visuel. Il fait partie de toi avant même que tu n'y penses.
La vraie addiction n’est pas une prise de contrôle à un moment donné. C’est une structure optique déjà en place, depuis longtemps. Un pré-script du monde. L’objet de la dépendance est déjà présent dans l’angle de visée bien avant que le sujet ne croit y porter attention.
Et si ce n’était pas vous qui choisissiez l’objet de votre addiction, mais lui qui avait déjà sculpté le chemin de votre regard ?
Ce n’est pas une faiblesse. Ce n’est pas une erreur. C’est une logique d’orientation — qu’il est temps de décoder.

L’addiction est un script, non une décision : quand la prédiction devient perception

Dans l’imaginaire collectif, la dépendance est souvent perçue comme une dérive volontaire : un excès de liberté mal maîtrisée, un comportement répétitif que l’on aurait “laissé s’installer”. Or, la perspective psychooptique inverse ce cadre d’analyse : et si l’addiction n’était pas une conséquence du choix, mais l’exécution fidèle d’un script perceptif préexistant ?
Autrement dit : et si le sujet ne “choisissait” pas son addiction, mais la confirmait inconsciemment, dans le besoin archaïque que ses prédictions se réalisent ?
Prenons l’exemple paradigmatique du tabac. Dès l’enfance, avant même la première cigarette, le message ambiant est clair : « c’est très difficile d’arrêter ». Cette assertion, présentée comme mise en garde, agit en réalité comme un calibrage optique. Elle préconfigure un cadre attentionnel dans lequel toute tentative de rupture apparaîtra comme un effort quasi impossible.

Et la conscience humaine, en tant que mécanisme d’ajustement du focus, préfère la cohérence prédictive à l’indétermination. Ainsi, lorsque le sujet commence à fumer, il ne “devient” pas dépendant au sens classique : il entre dans un rôle déjà connu, validé, partagé. Il se conforme à une trajectoire anticipée, socialement reconnue. Ce n’est pas tant l’absorption de nicotine qui crée la dépendance que l’adhésion au scénario perceptif collectif de l’addiction.

Ce que la psychooptique met ici en lumière, c’est que le monde perçu est conditionné par des structures de visibilité, bien avant que l’expérience individuelle n’intervienne. L’objet du manque — cigarette, alcool, écran, relation — n’est jamais neutre : il a déjà été investi optiquement par des récits, des images, des mises en garde, des interdits. Et même la diabolisation participe à cette fixation. Les campagnes d’alerte, les mises en garde visuelles — loin d’effacer l’objet — le renforcent dans le champ du regard collectif.
Pourquoi, alors, trouve-t-on un bureau de tabac à chaque coin de rue tout en affichant sur les paquets les effets morbides du tabac ? Parce que la société ne régule pas tant le contenu des pratiques que la direction du regard.

Le tabac est “visible” en permanence. Et dans cette visibilité répétée, il devient une figure familière de l’espace optique partagé — jusqu’à s’inscrire comme un point de focus probable, voire inévitable.
Ce que nous appelons “tentation” ou “fragilité” n’est peut-être que l’effet d’un focus culturellement induit.
Et c’est là l’apport majeur de la psychooptique : montrer que l’addiction n’est pas d’abord une défaillance morale, ni même un déficit de volonté — mais une captation préalable de la conscience par un objet déjà balisé.

Ce n’est pas le sujet qui voit la cigarette : c’est la cigarette qui, déjà présente dans son architecture perceptive, le regarde en retour. Dans cette optique, la dépendance n’apparaît plus comme une anomalie de parcours, mais comme l’actualisation d’une trajectoire déjà esquissée par le langage, les représentations, et les injonctions perceptives collectives. Ce n’est donc pas tant une faiblesse… qu’une fidélité.
Fidélité à ce que le monde nous a appris à regarder — et à croire inévitable.

La répétition : matrice de la dépendance ou effacement de la volonté ?

Dans l’approche psychooptique, la dépendance ne peut être réduite à une question de substance ou d’objet externe. Elle s’enracine dans une structure interne du regard, dans la manière dont la conscience retourne de façon répétée à un même point de perception. Ce retour récurrent, bien qu’il puisse sembler anodin, constitue une architecture de répétition qui progressivement court-circuite l’exercice de la volonté.
Ce n’est pas la substance qui enferme, mais le chemin optique que la conscience emprunte pour y revenir. La répétition, loin d’être une simple conséquence comportementale, fonctionne comme un mécanisme d’apprentissage inversé, où l’information ne traverse plus les filtres de la réflexion, mais se condense directement en acte. L’individu n’agit plus depuis un espace de décision, mais depuis une trajectoire déjà tracée dans sa perception.
La psychologie comportementale décrit ce processus en termes de renforcement, et la psychanalyse en termes de compulsion. La psychooptique, quant à elle, y voit une perte de plasticité du focus, une sorte de rigidification du mouvement intérieur de la conscience. Ce que l’on appelle “habitude” ou “automatismes” n’est autre qu’un effacement progressif de l’alternative perceptive.
Autrement dit, plus un geste est répété, moins il est visible comme geste. Il cesse d’être vécu comme un choix pour devenir une réponse. Et cette réponse, précisément parce qu’elle ne semble plus passer par la volonté, échappe à toute remise en question. Le regard, dans ce contexte, cesse d’être libre ; il devient fonctionnel.
Cette dynamique explique pourquoi de nombreuses personnes décrivent leur comportement addictif comme “mécanique” ou “incontrôlable”. Il ne s’agit pas d’un échec de la volonté, mais d’un déplacement de l’acte dans un plan perceptif antérieur à la décision. La répétition installe un confort structurel — une familiarité cognitive — qui vient compenser l’angoisse de l’indéterminé.
La difficulté à sortir d’une addiction ne tient donc pas à l’intensité du désir, mais à l’absence de vision alternative. Le monde se resserre autour de ce que le regard sait reconnaître, et cette reconnaissance rapide, presque réflexe, devient un piège. La dépendance se maintient non pas parce qu’elle plaît, mais parce qu’elle organise un espace connu, même s’il est douloureux.
Dans cette perspective, la répétition n’est pas à combattre, mais à comprendre comme un marquage du regard. Ce n’est pas l’acte qu’il faut d’abord interroger, mais le moment qui le précède, là où la trajectoire du focus pourrait encore être infléchie. La véritable liberté ne réside pas dans le refus de l’impulsion, mais dans la capacité à percevoir le moment où l’impulsion s’apprête à naître.
C’est à cet endroit — fragile, discret, presque imperceptible — que la psychooptique situe le potentiel de transformation. En réhabilitant l’espace pré-actif du regard, on ne supprime pas la répétition et on ne la sublime pas non plus, mais on rend à la conscience la possibilité de choisir à nouveau.

Sortir de la dépendance : non par la force, mais par une réorientation du focus

La plupart des modèles traditionnels abordent la dépendance à travers le prisme de l’impulsion, qu’ils cherchent à contenir, détourner ou neutraliser — sans toujours interroger le mouvement perceptif qui la précède. Que ce soit par des méthodes de suppression, d’interdiction ou de substitution, on cherche à neutraliser l’acte addictif comme s’il était la cause directe du problème. Or, du point de vue psychooptique, cet acte n’est jamais qu’un aboutissement, une trace visible d’un processus bien plus profond : celui de la fixation du regard.

Ce que nous appelons “comportement dépendant” n’est que la phase terminale d’un enchaînement perceptif. Ce n’est pas l’acte qu’il faut interroger, mais le moment — souvent imperceptible — où la conscience s’est tournée vers lui comme unique réponse possible. C’est à cet endroit qu’il devient possible d’agir : non pas sur la force de l’impulsion, mais sur l’espace optique qui la précède.
La dépendance, dans cette perspective, est un effet secondaire d’un rétrécissement du champ perceptif. Plus une personne est prise dans une dynamique répétitive, plus son regard se referme sur une série de gestes, de stimuli, d’émotions prévisibles. Ce n’est pas qu’elle “ne peut pas s’en empêcher”, mais plutôt qu’elle ne voit plus d’alternative praticable. La vision elle-même est verrouillée.
La sortie de la dépendance n’est donc pas un combat contre le geste, mais un déplacement du point de départ. Il ne s’agit pas de nier l’impulsion, ni de la condamner, mais de reconstruire une capacité à percevoir avant qu’elle ne s’impose.

Cela suppose une modification subtile mais radicale : passer d’un mode réactif à un mode attentionnel, dans lequel l’individu ne cherche pas à “se contrôler”, mais à habiter différemment le moment qui précède l’automatisme. La psychooptique propose ici un changement de paradigme. Elle n’interroge pas ce que fait l’individu, mais d’où il regarde quand il le fait. C’est la position du regard — sa hauteur, sa direction, sa souplesse — qui détermine la qualité du choix. En d’autres termes, la volonté ne se construit pas dans la lutte contre l’objet, mais dans la reconquête du point de vue.
Ce déplacement peut sembler abstrait, mais il est d’une extrême précision. Il s’agit, par exemple, de détecter le micro-moment où l’habitude cherche à s’activer — et non pour la réprimer, mais pour changer l’angle de perception à cet instant exact.

Imaginez un cylindre observé sous deux angles : de face, il apparaît comme un cercle ; de côté, comme un rectangle. Tant que le regard reste fixe, le cylindre semblera être une vérité absolue — soit ronde, soit plate. Mais si l’on monte légèrement, si l’on déplace le point de vue, la vraie forme apparaît.
Ainsi fonctionne la conscience en état de dépendance : elle confond son angle avec la réalité elle-même.
Sortir de la dépendance, alors, ce n’est pas s’arracher à soi-même, ni imposer une discipline rigide. C’est apprendre à déplacer le regard, non pas pour fuir l’impulsion, mais pour voir autrement ce qui la déclenche.
Ce que l’on fuit, dans la dépendance, n’est souvent qu’un vide mal nommé — une zone d’indétermination que le focus collectif a appris à remplir mécaniquement.
Or, il est possible d’habiter cet instant sans crainte, d’y porter attention, de le traverser sans qu’il devienne compulsion. Cela demande non pas du courage, mais une certaine honnêteté optique : celle de reconnaître que ce que l’on voit n’est pas tout ce qui est.
Ainsi, la véritable sortie de la dépendance ne réside ni dans la force, ni dans la punition, ni dans la distraction. Elle commence là où l’on cesse de réagir — pour commencer à percevoir.

Conclusion : la dépendance, ou la fidélité à une prédiction

Si l’on devait synthétiser la lecture psychooptique de la dépendance, on pourrait dire ceci : ce que nous appelons “addiction” n’est pas une pathologie du comportement, mais une fidélité invisible à une prédiction ancienne. Une boucle de répétition qui ne se referme pas sur un besoin, mais sur une attente.
Toute dépendance repose, en dernière analyse, sur une chaîne d’automatisme perceptif dont l’origine se situe bien en amont de l’acte visible. La structure est toujours la même : un geste se répète, il devient prévisible ; cette prévisibilité rassure ; cette stabilité produit une forme de confort ; et ce confort, à force d’être reproduit, devient un impératif intérieur — une dépendance.
Mais le point le plus subtil — et sans doute le plus vertigineux — est le suivant : ce n’est pas parce que l’on répète que l’on devient dépendant. C’est parce qu’il faut confirmer une prédiction déjà active que la répétition se met en place. Le regard revient là où il a été programmé pour revenir, non parce qu’il y est contraint, mais parce qu’il s’y sent “en règle” avec une forme d’ordre perceptif préétabli.

Autrement dit, la dépendance n’est pas une faiblesse, mais une logique. Et cette logique s’auto-entretient, car elle donne raison à ce qu’elle attend. L’individu ne fume pas uniquement parce qu’il en a besoin — il fume aussi pour confirmer qu’il est “le type de personne” qui ne peut pas s’en empêcher. Il répond à l’image qu’il a intégrée de lui-même. Une image qui, bien souvent, a été suggérée par d’autres avant même qu’il ne puisse choisir : “Tu verras, c’est dur d’arrêter.”“Les gens comme toi tombent facilement dans l’excès.”
Ainsi, la dépendance est une prophétie perceptive autoréalisatrice. Le focus revient sur ce qu’il connaît, car ce qu’il connaît correspond à ce qu’on lui a dit d’être. Et sortir de cette boucle ne consiste pas à rompre avec l’objet de l’addiction, mais à dérober à la prédiction sa fonction d’ancrage.
Cela demande une transformation silencieuse mais radicale : remonter avant le point de répétition, et identifier la croyance perceptive qui l’a rendue nécessaire. Ce n’est qu’en révélant cette attente sous-jacente que l’on peut commencer à la desserrer. Tant que le regard ne voit pas qu’il répète pour confirmer une carte déjà tracée, il ne peut que valider la boucle.

La psychooptique n’invite donc pas à la guerre contre les addictions, mais à une écoute fine des endroits où la réalité semble trop cohérente. Elle propose de regarder non pas ce que nous faisons, mais ce que nous devons croire pour continuer à le faire.
Et c’est là que se joue la vraie liberté : non dans l’acte lui-même, mais dans le choix de ne plus obéir à l’histoire que l’on croyait être soi.

Auteur: Anastasia Beschi
25/09/2025
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